Il y a quelques temps je vous écrivais… « Oser franchir le pas… Je me pose toujours des questions vous le savez, aujourd’hui j’aimerais savoir ce qui vous à « aidé » à basculer du fantasme à la réalité.

Je veux dire que mon questionnement, passe tout d’abord par une première question :

-           Comment avez-vous découvert le bdsm et ce qui vous a fait vibrer !?

             Et dans tout logique, la seconde question…

-           Quelle est la personne qui vous a donné réellement envie de franchir le pas et de vous lancer dans une relation réelle ? J’attends vos réponses par mail… A vos claviers.                         madame.sdu67@yahoo.fr »

Voici le récit de Solange, que je trouve très touchant et authentique.

Bonjour Madame,

Vous demandiez, voilà quelques jours, à vos lecteurs et soumis(es) ce qui les avaient poussé dans la voie de la soumission.

Il me sera difficile de déterminer avec précision, le cheminement intellectuel qui me conduit sur ce terrain si fertile d’excitations, avec un "s" parce que je ne suis que rarement excitée par une seule chose.

Vous vous souvenez peut être que je suis une travestie (plutôt transgenre dans mon fort intérieur), fétichiste de satin, nylon ou soie et surtout des blouses en nylon et tabliers nylon et encore même dans ce domaine rien n’est figé ou juste marqué sur un seul point.

Ma nature est pourtant dominante de base, même dans la vie.

Il n’a pas été rare que je donne des ordres à mes ami(e)s, chefs ou inconnu, sans pour autant avoir une tonalité autoritaire. Bizarrement je ne supporte pas l’autoritarisme dans la vie, puisque je suis libertaire du moins je le crois.

Cependant, le jeu, les jeux du sexe sont à part et sont peut-être un exutoire à mon regard.

Une des choses qui me donnent envie d’être parfois soumise est assurément, en partie, conditionnées par ma part féminine.

Les tenues y ont certainement une origine, bien que la blouse soit autant la tenue de la soumission que de l’autorité.

C’est cette ambivalence qui me mène vers l’envie de vivre une relation qui comblerait tant, mon désir de soumission que, de domination.

Il me plait à punir, humilier, dresser, soumettre, surtout les femmes, mais également les hommes; considérant ces derniers plutôt comme des jouets, godes vivant, puisque salope dans l’âme j’aime la bite, les bites, les faire bander et juter.

D’ailleurs avec les bites, même lorsque je suis dans la soumission, j’ai toujours une sorte de pouvoir sur les mâles que je fais juter, gicler, jouir.

Je pourrais avoir le même constat quand je fais mouiller, couler, dégouliner et jouir les femmes, mais je ne le ressens pas de la même façon, ce doit être lié au fait que je n’ai pas une chatte, frustration du clito masculin de tous travestis... je catégorise, j’ai tort, les travestis sont multiples et complexes.

Je me perds dans les travers cérébraux, l’excitation de la confidence, les idées, les souvenirs et les désirs.

Pour revenir au sujet, c’est un homme qui m’a fait franchir le pas de la soumission, enfin surtout lui… Il était tendre, attentionné tant que son sexe n’était pas totalement dur. Puis cru et molestant dans l’excitation, qu’il aimait faire durer.

D’abord les caresses se faisant pelotage, les mots doux, les dents qui se serrent puis les insultes féminisantes.

À peine audibles au début, le souffle dans ma nuque mélangé aux bisous les jeux des matières qui glissent et bruissent, puis le chuchotement des mots crus et commentaires humiliants, dans mon oreille, sa bite tendue entre mes fesses qu’il réajuste en permanence sur le nylon de ma blouse, de ma jupe et ma combinaison...

Ses mains qui flattent ma croupe et les ordres.

Penché, cambré, plus, droite voilà une bonne salope… tu la sens? Tu feras moins ta belle connasse quand je vais te baiser sale putain de grosse…

Il me manipulait comme une poupée de chiffons.

Assise, debout, jetée sur le lit prise par la nuque pour être giflée et baisée par la bouche.

Remise debout, soulèvement des couches successives de nylon pour regarder et commenter ma tenue puis contre le mur pour être prise par des coups de reins bien prononcés, bien appuyés, pour bien me stipuler que je lui appartient et qu’ il fait ce qu’il veut de moi. Fessés, petites gifles plus pour l’humiliation que pour faire mal.

La première fois, pas prévenue j’avais eu un sentiment mitigé, une certaine frayeur même, peut être que l’effet de surprise y a contribué.

Mais je m’étais sentie tellement femme que j’en avais oublié que je n’étais qu’un travesti.

Il redevenait toujours tendre, doux et attentionné après avoir juté, puis revenait à la charge en se faisant servir, pour ensuite me traiter comme une pute, malgré mon style vieille fille, ménagère.

Bien qu’avant lui j’avais connu des relations, avec des femmes aussi, où j’étais dans une posture de soumission, c’était léger et la nature dominante reprenait toujours sa position, puisque c’était moi qui menait le jeux même avec les pseudos dominateurs à qui je devais dire ce qu’ils devaient faire ou dire.

Lui, je ne lui avais rien dit, demandé, de plus, à l’époque il n’y avait pas le net, je passais par un magazine (swing) et m’étais affiché en domina.

Il a de suite pris sa place, il prenait des initiatives, il était entreprenant, il a été un des plus hard et cru dans sa façon d’être, étrangement un des plus caressant aussi.

A la suite j’ai toujours eu envie de vivre une relation qui me permettrait de jouer dans le deux rôles.

Aujourd’hui j’ai une soumise, une femme biologique, qui est ma femme, depuis une quinzaine d’années, elle est cochonne et vicieuse et j’aime l’impliquer dans mes relations mais ne l’oblige pas, parfois elle est juste voyeuse.

Je ne saurai dire si j’appartiens vraiment au monde S/m dans toute sa splendeur.

Puisque il faut qu’il y ait du sexuel dans mes jeux.

Il est rare que je me contente de donner des ordres ou de punir et inversement sans qu’il y ait du sexe ; même si avec les hommes je n’ai pas besoin de jouir en leur présence. Ce qui est souvent le cas avec les hommes même sur simple rapport vanille.

Je ne cherche qu’à les faire jouir et y trouve grande satisfaction…

Aujourd’hui j’ai envie d’être l’assistante d’une dominatrice qui me soumettrait tout en me laissant soumettre, ses soumis(e)s, évidement elle jouerait de la présence de ma bonne que l’on dirigerait ensemble.

Elle me ferait baiser par ses soumis devant ma bonne tout en lui faisant remarquer comment sa Maitresse s’en prend bien.

Ma bonne adepte de l’humiliation appréciera que nous rigolions d’elle.

Elle aime aussi pouvoir diriger de temps à autres.

Je ne connais pas mon degrés de soumission, je sais que je ne suis pas maso pour autant une fessée, une gifle, un coup de martinet, si l’excitation est bien montée ou que le jeu soit bien mené, vont me plaire.

En revanche je sais que j’ai moins de réserves dans mes pratiques dominatrices, je ligote, je punis, je me fais servir, j’ordonne.

Je sais que ma posture switch ne convient pas aux puristes, du genre.

L’essence, la base de mon plaisir est surtout fétichiste le nylon (blouses, impers, tabliers) toujours présent dans les jeux même le plus vanille.

Pardonnez la nature succincte de ces quelques lignes.

Peut-être les publierais je sur mon blog?

Une révérence pour vous Madame.

Solange.

Solange, soit certaine que je sais, enfin je peux dire que je connais un peu tes goûts et surtout pour le nylon. Je sais que cela te fait vibrer. Je ne juge en rien les préférences des uns et des autres, je trouve même que cela est clairement un complément dans la relation. Tant on aime ceci ou cela et que de ce fait, tout ceci peut être partagé et donc, à mes yeux, valorisé. Les matières, diverses, peuvent être excitantes, objets, vêtements, odeurs qui nous « parlent ».

Je ne t’imaginais pas, par contre, avec cette tendance dominante, forte en autorité ; Je découvre.

Tu te demandes si tu fais partie du monde SM ? Je pense que oui, cela n’engage que moi. Mais ce que tu décris est clairement fort, des envies caractérisées par le masochisme, mais le sadisme également ; Tu as l’ambivalence, ce que j’appelle l’alternance ; J’ai déjà écrit sur le sujet, pour moi cela est un sujet complexe ; Je respecte cette « position » switch même si j’ai du mal à la comprendre intellectuellement. Mais je comprends.

J’aime ton écrit, car il parle de douceur, mais aussi de sexe, cru, d’envies, de mots, d’ambiance.

Quant aux mots crus que tu emploies, j’aime la sincérité dans ta démarche et cet écrit ; Confessions intimes qui moi me touchent. J’apprécie vraiment ta sincérité.

Madame.S